Les débats et polémiques entourant le DPE n’en finissent plus. Dernièrement, c’est le coefficient de conversion de l’électricité qui fait l’objet de vives discussions dans le milieu des professionnels de l’immobilier. En cause : un mode de calcul qui aurait tendance à pénaliser injustement les logements chauffés à l’électricité.
Un coefficient de conversion de l’électricité en décalage avec son époque ?
Misant sur le tout électrique, le gouvernement pousse les Français à choisir ce modèle de consommation en raison de ses vertus écologiques. Problème : en faisant le choix d’installer un chauffage électrique dans leur logement, pensant faire des économies, les propriétaires peuvent paradoxalement plomber leur DPE (diagnostic de performance énergétique), en raison du coefficient d’énergie primaire.
Introduit en 1972 dans le but de comparer les différentes énergies disponibles, le coefficient d’énergie primaire est issu d’une époque où la production d’électricité était grandement liée aux énergies fossiles. Fixé par convention, le coefficient de conversion de l’électricité en énergie primaire (TPE a été abaissé de 2,58 à 2,3 en 2020. Un changement qui, selon les certains experts, serait insuffisant, car peu représentatif d’une énergie qui serait de plus en plus propre : décarbonée à 92 % et bien moins émettrice en gaz à effet de serre. À titre de comparaison, le coefficient de conversion pour le gaz naturel et le bois est de 1.
Une proposition de loi pour abaisser le coefficient à 1
Pour l’association « Équilibre des énergies », le coefficient de conversion appliqué dans le calcul de performance énergétique pénalise clairement le DPE des logements chauffés à l’électricité, par rapport aux logements chauffés avec une chaudière à gaz, par exemple. Mais ce n’est pas l’avis de tous, notamment pour l’association négaWatt qui considère de son côté que le coefficient de conversion devrait plutôt être revu à la hausse, soulignant la dimension encore très polluante de la production d’électricité.
Du côté du Sénat, plusieurs voix s’élèvent pour demander une réforme de la prise en compte de l’électricité dans le DPE. Soutenus par la FNAIM, Sylvaine Noël et Cyril Pellevat, du parti Les Républicains, ont ainsi déposé une proposition de loi demandant l’application d’un coefficient de 1. Pour prouver les effets néfastes et le paradoxe que représente le coefficient actuellement appliqué, les sénateurs ont procédé à un test sur un logement chauffé au gaz et sur un logement chauffé à l’électricité : « Le premier obtient un classement B ou C et le second E. Le premier émet 227 g de CO2 par kWh et le second 40 g ».
Source : Journal de l’Agence