Régulièrement pointées du doigt par les municipalités, les locations touristiques de courte durée, comme le propose Airbnb, ne seraient pas les seules responsables de la forte tension qui entoure le marché locatif sur le littoral, notamment à l’ouest du pays. Selon une synthèse présentée par les analystes de l’observatoire du marché locatif privé Clameur, le 21 mars dernier, l’évolution des loyers dans ces zones serait aussi en lien avec la part importante de retraités dans la population.
Des loyers victimes de l’attractivité de l’Ouest
Très attractif, l’Ouest fait face à une augmentation du prix des loyers. Ainsi, pour un studio ou un T1, Rennes se classe à la huitième place au niveau national, avec un ratio de 17 €/m2. A Nantes, il faut compter 15 €/m2 pour le même type de bien, 12 €/m2 pour un T2 et 10,50 €/m2. Autre exemple avec Brest où les loyers pour un logement d’une pièce se situent en moyenne à 14,5 €/m2, à 10,50 €/m2 pour un T2 et à 9 € /m2 pour un T3.
Cette situation, à laquelle s’ajoute la difficulté qu’éprouvent certains candidats à la location pour trouver un bien disponible, est parfois mise en lien avec l’exposition des locations de courte durée. C’est d’ailleurs ce qui a mené plusieurs municipalités, à l’image de Saint-Malo, les Sables-d’Olonne ou plus récemment Annecy, à prendre des dispositions destinées à réguler le développement de ce marché dans leurs zones touristiques.
Les retraités quittent les métropoles pour le bord de mer
Cependant, selon l’étude publiée par Clameur, les locations touristiques de courte durée ne suffisent pas à expliquer la hausse des loyers sur le littoral. En effet, le pourcentage élevé de résidences secondaires (36 %), conjugué à une augmentation de la population plus rapide qu’ailleurs (+4 % contre +3,6 % au niveau national) et à la part importante de retraités tend à tirer les loyers vers le haut.
En effet, le pourcentage de retraités résidant en bord de mer est de 30 %, contre 20 % ailleurs en moyenne sur le territoire. De plus, cette population disposant le plus souvent d’un meilleur pouvoir d’achat que les actifs quitte les métropoles pour rejoindre un littoral bien plus attirant. À titre d’exemple, en Loire-Atlantique, certaines communes comme le Croisic ou Pouliguen accueillent près de deux retraités pour un actif, tandis que Nantes compte un retraité pour trois actifs. Conséquence : des loyers qui ont vu leur montant grimper de 30 % sur cinq ans, alors qu’ils ont conservé une certaine stabilité dans les terres.