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L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe fait planer un voile d’incertitude autour de nombreux secteurs. Soumis aux fluctuations des marchés et des directives politiques, le secteur de l’immobilier ne fait évidemment pas exception à la règle. Les spécialistes s’attendent notamment à une hausse de l’inflation et des loyers.
Inflation et hausse des taux d’intérêt
La guerre en Ukraine pourrait avoir des conséquences majeures sur le secteur de l’immobilier, déjà lourdement chahuté par la crise sanitaire. Selon de nombreux experts du secteur, l’incertitude et la peur générées par cette situation pourraient pousser les ménages à conserver leur épargne. Idem du côté des entreprises, qui pourraient être tentées de remettre à plus tard leurs investissements, en attendant d’y voir plus clair. Une attitude précautionneuse et attentiste qui, combinée à la hausse des prix de l’énergie, des matériaux et des denrées, fait craindre une intensification de l’inflation.
Pour limiter cette inflation, qui touche en réalité l’ensemble de l’Union européenne depuis plusieurs mois, la Banque centrale européenne (BCE) avait initialement pour projet de remonter ses taux directeurs, afin de provoquer une hausse des obligations assimilables du trésor (OAT) à 10 ans, et par extension, une hausse des taux d’intérêt des prêts immobiliers. Cependant, fait inédit, les OAT à 10 ans ont enregistré un recul en raison du contexte géopolitique. Malgré tout, les banques semblent confirmer que les taux continueront à grimper même si cette hausse devrait se faire en pente douce, selon toute vraisemblance.
Une hausse des loyers à prévoir ?
En outre, cette inflation importante, à laquelle s’ajoute une baisse globale de la croissance économique dans l’UE et donc en France, pourrait provoquer un phénomène dit de « stagflation », période durant laquelle les loyers ont tendance à augmenter, suivant l’indexation. Il y a peu de chance que les ménages en location, qui vont par ailleurs subir une baisse de leur pouvoir d’achat, voient leur loyer gonfler. En revanche, les entreprises, qui peuvent répercuter cette hausse sur leurs prix de vente, devront sans doute composer avec une prochaine augmentation de leur loyer.
Le secteur de la construction en peine
Cela fait plusieurs mois que les professionnels de la construction tirent la sonnette d’alarme. En raison d’une pénurie de matériaux et des délais de réapprovisionnement toujours plus long, causés par la pandémie, puis de la relance de la construction en Chine et aux USA, les travaux sont de plus en plus coûteux. Ce phénomène, qui peut faire grimper la facture de 15 % à 25 % pour les propriétaires, risque de perdurer, d’autant qu’il est pour le moment impossible de savoir quand la situation pourrait revenir à un semblant de normalité. La Russie comme l’Ukraine fournissent en effet de nombreux matériaux aux chantiers, comme l’acier, les tiges de béton armé et le grillage.