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Depuis le 1er janvier 2023, les biens les plus énergivores, classés G+, ne peuvent plus être mis en location. Une décision gouvernementale, redoutée par de nombreux propriétaires, qui a fait craindre le pire. Mais, contre toute attente, le nombre de logements mis en vente n’a finalement pas connu l’explosion que certains experts prédisaient.
Un phénomène limité… pour le moment
Selon une étude réalisée par le réseau Guy Hoquet, le nombre de logements classés F et G mis en vente en 2022 s’est maintenu à son niveau habituel, représentant 8 % de l’offre immobilière, même si l’on note évidemment des disparités selon les villes. À Paris par exemple, 22 % des logements mis en vente sont des passoires thermiques. Du côté de Rouen, Dijon, Caen, Limoges, Nîmes, Saint-Étienne et Clermont-Ferrand, on se situe aux alentours de 15 %. Il faut s’aventurer sur la côte méditerranéenne pour trouver des localités où le nombre de biens énergivores mis en vente reste sous la barre des 5 %, comme c’est le cas à Marseille, Toulon, Nice ou Montpellier. À Perpignan, elles ne représentent que 2,5 % des biens présents sur le marché !
10 % de décote en moyenne sur les prix des biens
Si l’impact des mesures gouvernementales sur la proportion de passoires thermiques mises en vente reste limité d’une manière générale, elles ne sont en revanche pas sans conséquence sur le prix des biens concernés. Selon l’expert Henry Buzy-Cazaux, c’est d’ailleurs l’une des raisons qui a poussé les propriétaires à ne pas se jeter sur la revente de leur bien. Les biens les plus énergivores ont en effet enregistré une décote moyenne de 10 % durant l’année 2022.
Mais là encore, on note des différences importantes selon les localités. À Avignon, cette baisse des prix atteint les 30 %. À Nîmes et Montauban, elle se situe au-dessus des 15 %. C’est à Paris que l’on retrouve les décotes les plus limitées, avec 3 %. À Angers, Orléans, Rennes et Bordeaux, les prix de vente des passoires thermiques n’ont tout simplement pas bougé.
Le début d’une longue vague d’interdiction
Sur le marché de la location, on compte environ 190 000 logements classés G+ (plus de 450 kWh/m2), selon les chiffres dévoilés par l’Observatoire national de la rénovation énergétique. Ces biens sont les premiers à faire l’objet d’une interdiction de mise en location, depuis le début de l’année. En 2025, ce sera au tour des logements classés G de faire l’objet d’une interdiction. Ils seront suivis par les biens classés F en 2028, puis les logements E en 2034.
Selon Henry Buzy-Cazaux, certains propriétaires concernés n’auront tout simplement pas la possibilité de réaliser des travaux de rénovation, en raison d’un budget insuffisant ou d’une absence de main-d’œuvre, se mettant ainsi dans l’illégalité. Au locataire de signaler le non-respect de la loi. Reste à savoir combien de locataires oseront passer par les tribunaux, dans un marché locatif où trouver un bien représente parfois un véritable défi en soi !