Selon une récente étude réalisée par l’Union sociale pour l’habitat (USH), deux tiers des organismes HLM constatent une hausse inquiétante du nombre de ménages en difficulté financière. Résultat : des impayés en augmentation.
Situation préoccupante dans le secteur social
En décembre 2022, une enquête a été menée par l’USH, qui représente les bailleurs HLM, auprès de 193 organismes représentant 2,26 millions de logements sociaux, ce qui représente 47 % du parc HLM. Bien que l’on ne connaisse pas les modalités exactes de l’étude, ainsi que ces résultats précis, le communiqué publié par l’USH indique cependant que près de la moitié des bailleurs sociaux ayant répondu ont indiqué avoir enregistré une hausse de plus de 10 % du nombre de locataires ayant cumulé plus de trois mois d’impayés de loyer, par rapport à décembre 2021.
Les deux tiers des organismes indiquent par ailleurs avoir enregistré une augmentation des ménages en difficulté et, dans une même proportion, des signaux alertant sur des difficultés financières. Cette recrudescence des ménages en difficulté intervient dans un contexte d’inflation à plus de 6 % sur une année et une flambée des prix de l’énergie.
Afin de mieux quantifier ce phénomène inquiétant, l’USH annonce qu’elle mènera des enquêtes trimestrielles sur les impayés de loyer sur l’ensemble de 2023.
Un bouclier tarifaire insuffisant
Une situation guère surprenante pour Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du Logement et actuelle présidente de l’USH : « la montée des difficultés financières des locataires était hélas annoncée, compte tenu du caractère très incomplet du bouclier tarifaire mis en place par le Gouvernement pour les personnes chauffées collectivement au gaz et à l’électricité ».
Depuis automne, l’ancienne ministre du gouvernement Valls souhaite une extension du bouclier tarifaire à l’ensemble des bailleurs sociaux, mais n’a obtenu que partiellement gain de cause. Pour rappel, le bouclier tarifaire a pour fonction de limiter la flambée des prix de l’énergie. Prolongé jusqu’en décembre 2022 pour le gaz naturel, et jusqu’au 1er février 2023 pour l’électricité, il fera l’objet d’une reconduction en 2023.
Les organismes HLM font par ailleurs part de leurs craintes concernant l’impact des régulations de charges qui peuvent engendrer des factures difficiles à régler, alors que 35 % des locataires vivent sous le seuil de pauvreté.