Paris : baisse des locations touristiques au profit de la location classique

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Malgré la reprise en grande pompe du tourisme, la location saisonnière est en baisse dans la capitale. Une situation qui s’explique en grande partie par le retrait des annonces illégales des plateformes de locations touristiques et par une réorientation d’une partie de bailleurs vers la location classique.

Mise en conformité des plateformes spécialisées 

La municipalité de Paris vient de dévoiler sa deuxième édition de l’Observatoire des meublés touristiques. Il en ressort qu’en l’espace de deux ans, de 2020 à 2022, le nombre d’annonces relatives à des meublés touristiques a reculé de 14 %, passant de 50 000 à 43 000 annonces, sur l’ensemble des plateformes de location consultées par la Direction du logement et de l’habitat.

Selon Ian Brossat, « la situation est sous contrôle ». Pour l’adjoint au logement à la mairie de Paris, « ces 43 000 petites annonces en règle, respectant la réglementation parisienne d’un numéro d’enregistrement, montrent que malgré la reprise du tourisme de masse, y compris à Paris, il y a moins de logements mis en location saisonnière, précise l’adjoint d’Anne Hidalgo. Et pour une raison simple : en deux ans, Airbnb a retiré une partie des annonces illégales dépourvues de numéro d’enregistrement. » Le recul du nombre d’annonces, au plus fort d’une reprise du tourisme à Paris, serait donc lié à la mise en conformité des plateformes, Airbnb en tête. 

Depuis le 1er septembre 2022, les propriétaires doivent s’enregistrer auprès de la mairie, par le biais d’un formulaire en ligne, s’ils veulent pouvoir mettre leur logement en location saisonnière. De leur côté, les plateformes ont pour obligation de supprimer les annonces qui ne présentent pas de numéro d’enregistrement. Une décision principalement motivée par les abus constatés et la tension locative constatée dans certains secteurs.

Une autre explication serait à chercher du côté de la pandémie de Covid. L’absence de touristes a en effet poussé un certain nombre de bailleurs à se tourner vers la location classique, réduisant ainsi le nombre de locations saisonnières disponibles. Un contexte singulier qui aurait ainsi eu un effet dissuasif, dont se félicite l’adjoint d’Anne Hidalgo : « Si c’est le cas, cela reste un motif de satisfaction si nous parvenons à dissuader de louer en saisonnier, souligne l’élu communiste. On le saura l’an prochain. »

Des amendes en pagaille pour les bailleurs dans l’illégalité

En 2021, des contrôles ont été menés par une trentaine de fonctionnaires. Ces opérations visant à identifier les bailleurs contrevenants ont abouti à 293 procédures judiciaires dont 187 ont été remportées par la Ville de Paris. Ces condamnations représentent 12,5 millions d’euros d’amendes. Un montant impressionnant qu’il faut toutefois pondérer. Principale cible de la municipalité, la plateforme Airbnb a été contrainte de s’acquitter de 8 millions d’euros au motif de l’absence de numéro d’enregistrement sur plus de mille annonces. De son côté, la plateforme Booking a reçu une amende d’un montant de 1,2 million d’euros pour ne pas avoir transmis les nuitées louées entre 2019 et 2020.

L’étude menée par la Ville de Paris révèle également certaines disparités entre les arrondissements. La majorité des procédures pour non-respect de la réglementation concernent des logements situés à Paris Centre (76), dans le XVIIIe (42), le VIIe (27) et le XVe (26) arrondissement. Au total, les bailleurs, principalement des particuliers et des multipropriétaires, ont écopé de 1,9 million d’euros d’amendes. Dans ce cas précis, les condamnations portent le plus souvent sur le non-respect de la règle de compensation des mètres carrés.

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