Le nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE) se trouve une nouvelle fois sous le feu des critiques. Mis à l’épreuve dans le cadre d’une nouvelle enquête réalisée par l’UFC-Que Choisir, ce diagnostic censé être plus fiable, laisse apparaître de nombreuses failles. Des résultats qui n’ont pas manqué de faire réagir la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers de la Fnaim !
Un DPE épinglé pour son manque de fiabilité
Entré en vigueur le 1er juillet 2021, le nouveau DPE était censé apporter davantage de fiabilité, de lisibilité et faciliter la rénovation énergétique. Plus d’une année plus tard, le constat est amer. Une nouvelle enquête, réalisée par l’UFC-Que Choisir, laisse plus que perplexe quant à l’efficacité et la fiabilité de ce nouveau DPE. L’organisme s’est basé sur 34 diagnostics réalisés dans 7 maisons situées dans plusieurs régions de France afin d’évaluer la pertinence de cette nouvelle version. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat est plutôt accablant : pour un même bien, il peut en effet exister jusqu’à 3 classes d’écart, selon le diagnostiqueur. L’une des maisons diagnostiquées, pourtant « basse consommation », s’est ainsi vu attribuer la classe B, mais aussi la classe E ! Un seul bien immobilier, parmi les différentes maisons diagnostiquées, s’est vu attribuer des classes identiques.
Cette disparité, déjà constatée dans le cadre d’une précédente enquête, ne serait pas un sujet aussi épineux si la classe attribuée n’avait pas autant de conséquences préjudiciables pour le propriétaire : dévalorisation du bien, mauvaise estimation de la consommation énergétique, impossibilité de louer si le bien est trop énergivore, recommandations de travaux tronquées ou absurdes, à l’image d’une pose de chauffe-eau solaire préconisée dans un bien qui en disposait déjà… Un DPE, désormais opposable, qui nécessiterait une refonte en profondeur, comme l’UFC-Que Choisir le demande aux pouvoirs publics.
La CDI-Fnaim se positionne
Dans un récent communiqué, la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers de la Fnaim (CDI-Fnaim) a indiqué être en accord avec certains constats et propositions de l’association de consommateurs. Si elle reconnaît que les disparités constatées entre les différents diagnostiqueurs ne sont pas acceptables, elle évite toutefois de jeter le blâme sur l’ensemble de la profession. Bien qu’elle souhaite un renforcement de la formation initiale et continue, elle considère en effet qu’une partie du problème est lié à la méthode de calcul, encore loin d’être parfaite, malgré le travail « colossal » mis en œuvre depuis juillet 2021.
Par ailleurs, la CDI-Fnaim pointe du doigt les professionnels « low-cost » qui, en sacrifiant les prix afin de profiter du développement du marché, sont la première source des défaillances constatées par l’étude de l’UFC-Que Choisir. Pour répondre à ce problème, la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers énonce quelques idées : création d’une branche professionnelle, sanction des diagnostiqueurs peu consciencieux par une autorité et encadrement des prix des prestations… Conscients de leur marge de manœuvre limitée, les professionnels se tournent à présent vers l’État pour demander une évolution du cadre réglementaire.