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Publié par le ministère de la Transition écologique, le dernier rapport relatif à la performance énergétique des logements dévoile des chiffres intéressants. On y apprend notamment que 140 000 logements très énergivores se trouvent sur la sellette et pourraient faire l’objet d’une interdiction de location à partir de janvier 2023 !
Un rapport lacunaire, mais représentatif du parc
Courant juillet, le ministère de la Transition écologique a rendu public son dernier rapport sur la performance énergétique du parc locatif privé. Réalisée par l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE), cette étude s’appuie à la fois sur l’exploitation des données fiscales et sur l’observation de 330 000 diagnostics de performance énergétique collectés sur la période de décembre 2021 et mars 2022. En d’autres termes, les estimations effectuées tiennent compte de l’évolution de la méthode de calcul du DPE, seulement de façon partielle.
Bien que lacunaire, ce rapport offre toutefois des informations importantes, à quelques mois seulement de la première vague d’interdictions à la location pour les logements les plus énergivores du marché. Une mise en œuvre attendue pour le 1er janvier 2023.
La France compte plus de 7 millions de passoires thermiques
Ce qu’il ressort de ce rapport, c’est que la France compterait environ 5,2 millions de passoires thermiques, c’est-à-dire de logements étiquetés F et G au titre du DPE, sur les 30 millions de résidences principales recensées. Un chiffre légèrement supérieur aux 4,8 millions de logements estimés par le gouvernement. Parmi les logements les plus représentés, l’étiquette D est la plus courante, avec 32 % du parc. Elle est suivie par les étiquettes C (24 %) et E (22 %). A noter qu’on retrouve une proportion encore plus importante de passoires thermiques parmi les résidences secondaires (32 %) et les logements vacants (27 %). Au total, il y aurait environ 7,2 millions de logements de ce type dans le parc.
Le rapport relève par ailleurs un lien évident entre les performances énergétiques des logements et leurs caractéristiques : la date de construction, la localisation, la taille, le statut d’occupation et l’aspect collectif ou individuel du logement semblent exercer une influence évidente sur le DPE de ce dernier. Ainsi, on trouve davantage de passoires thermiques parmi les maisons individuelles que les logements collectifs, à cause d’une compacité plus élevée et un mode de chauffage généralement plus polluant.
Portrait-robot du logement énergivore
D’une façon générale, ce sont toutefois les logements dotés d’une surface réduite qui regroupent le plus grand nombre de passoires énergétiques. En effet, 34 % des habitations de moins de 30 m2 disposent d’une étiquette F ou G. À titre de comparaison, seulement 13 % des logements de 100 m2 sont classés dans l’une de ces deux catégories. Selon le rapport de l’ONRE, cela s’explique par une consommation d’eau chaude plus importante, au regard de la surface, mais aussi par une consommation de chauffage plus élevée, en raison d’une plus grande déperdition de chaleur.
Enfin, c’est dans le parc locatif privé que l’on retrouve le plus de logements classés F et G, soit près de 1,58 million de biens (19,8 % du parc) ! Des logements qui vont faire l’objet d’un gel des loyers dès le 25 août 2022. Puis, à partir du 1er janvier 2023, ce sera au tour des logements dont la consommation énergétique dépasse les 450 kWh par m2 d’être considérés comme indécents. Conséquence directe : les 140 000 biens dépassant ce seuil ne pourront plus être mis en location à partir de l’année prochaine, sauf rénovation énergétique !