Un nombre de locations en baisse en raison du nouveau DPE ?

immeuble

Plus contraignant, le nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE) va-t-il entraîner une baisse du nombre de logements disponibles en location dans le parc privé ? C’est ce que semblent craindre certains acteurs du secteur, et notamment le président de Century21.

23 % des biens en location sur la sellette

Invité sur les antennes de BFM Business, au début du mois de janvier, Laurent Vimont, président de Century21, s’est dit inquiet concernant les éventuelles conséquences que ces nouvelles dispositions pourraient avoir sur le marché immobilier. Selon lui, « le changement de modèle du diagnostic de performance énergétique va peut-être contraindre certains propriétaires à vendre ». 

Pour rappel, la nouvelle version du DPE va exclure certains biens du marché de la location, notamment les logements classés G dès 2025, les logements classés F en 2028 et ceux classés E en 2034. Aujourd’hui, les « passoires thermiques » (étiquettes F et G) représentent environ 4,8 millions de résidences principales, selon un rapport du Commissariat général au développement durable datant de 2020. Des logements qui, selon la Fnaim, représenteraient par ailleurs 23 % du parc locatif privé, si l’on se base sur l’ancien DPE moins restrictif, soit 1,7 million de logements qu’il serait nécessaire de rénover dans les prochaines années pour assurer une mise aux normes permettant leur location. 

Un chantier qui s’annonce colossal, avec des travaux estimés entre 40 000 et 60 000 euros, selon Stéphane Desquartiers, fondateur de La maison de l’investisseur, même s’il existe des aides qui permettent d’alléger la facture.

Hausse des biens mis en vente

Cette situation, qui a du mal à passer chez bon nombre de propriétaires, risque également de compliquer les recherches des locataires, notamment les plus modestes. En effet, selon une récente étude réalisée par PAP, un tiers des bailleurs interrogés se disent prêts à arrêter la location, pendant que d’autres ont tout simplement l’intention de se détourner de l’investissement à l’avenir. 

Affolés par des dispositions les mettant hors-jeu du marché locatif dans quelques années, les propriétaires qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas réaliser des travaux de rénovation énergétique commencent à vendre leurs biens. Selon SeLoger, le nombre d’annonces de biens classés G mis en vente a grimpé de 21 % en une année ; une augmentation bien plus marquée dans certaines villes. Par exemple, le nombre de logements G mis en vente a fait un bon de 74 % à Rennes, 72 % à Paris ou 70 % à Nantes, 66 % au Havre ou 52 % à Angers. En revanche, aucun impact significatif sur les prix, même si un bien doté d’une étiquette A se vend en moyenne 11 % plus qu’un bien de classe F.

Un investissement rentable… dans 20 ans au minimum

Coûteux, l’investissement représenté par des travaux de rénovation énergétique pourrait être rentabilisé en 20 ans à 30 ans, selon une étude publiée par France Stratégie. Une estimation qui dépend évidemment du type de bien concerné par les transformations, en partant également du principe que le bailleur se tourne vers un organisme centralisateur pour expertiser ses besoins et réaliser ses travaux. En d’autres termes, il faudra sans doute davantage de temps à la plupart des investisseurs locatifs individuels pour rentabiliser leurs démarches de rénovation !

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